Le système de notation de Robert Parker
Posté le 06/06/2012
Pour un producteur, obtenir la note de 90 sur 100 dans le Guide du fameux critique vinicole américain Robert Parker augmenterait les ventes du vin évalué d’au moins 10%. Cela permet d’accroitre la demande et donc, par un effet de levier à l’avantage du producteur, d’augmenter le prix de son vin. Dans cette histoire, en définitive, chacun semble y trouver son avantage.
La notation Parker – pour l’appeler ainsi – mérite qu’on s’attarde sur le calcul des points attribués. On parle aussi de notation anglo-saxone : la note réelle n’est pas sur 100. Pour obtenir la note finale, le critique attribue en effet une première note sur 50 (en fonction des critères recherchés sur la qualité du vin : robe, nez, arômes, texture, persistance, etc.). Puis à cette note sur 50, il ajoute 50 points. La logique voudrait pourtant, afin de respecter une règle mathématique évidente, qu’on multiplie par deux le résultat obtenu sur 50 pour obtenir le résultat sur 100. Ainsi, un vin ayant 90 sur 100 est un vin qui a obtenu la note de 40 sur 50 avec la méthode Parker et qui en toute logique mériterait donc… 80 sur 100.(*)
Si cela ne change évidemment rien à la qualité intrinsèque du vin, il va de soi qu’un 90 est bien plus favorable en termes de communication pour :
- l’acheteur qui y voit un indice de qualité, et même d’excellence si on en juge l’impact sur les ventes ;
- le producteur, on vient de voir pourquoi ;
- Parker lui-même, ou sa revue Wine Spectator, dont le système de notation devient ou est devenu une référence incontournable pour les acteurs du marché.
(*) Celle-ci étant la méthode traditionnellement appliquée par les critiques de ce côté-ci de la Manche.